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cele terre et contratendirent l’ost le roi de France de cui il avoient oï dire que il venoit après et n’estoient gueres loing. Bien lor sembloit que puisque il estoient venu au desus des genz l’emperaor, qui plus estoit riches et plus grant pooir avoit que li rois de France, que legierement porroient desconfire les François. Il lor en avint auques selonc ce que il desirroient ; nequedant à cele grant deconfiture n’avoit pas esté li soudanz dou Coine, ençois i fu chevetaine à cele besogne un moult puisanz Turs ; Pharamonz[1] avoit non. Cete chose avint l’an de l’Incarnation M C XLVI[2], ou mois de novembre.


VII.


Comment l’emperere se desconforta moult de sa perte et retorna arrieres, li et ses gens, et laissa le roy de France, et comment il vint à Constantinoble[3].


[4]Quant li rois de France, qui après venoit, se fu traiz en Bithinie et ot avironné un regoul[5] de mer qui est près de la cité de Nicomedie[6], il prit iluec consel à sa gent quel voie il tendroit. Lors commença l’on à dire une noveles par l’ost, que li empereres avoit esté

  1. On a dans le texte latin de Guillaume de Tyr : « Paramum dictus », et le texte français le nomme Paramonz.
  2. Bien que cette date soit également donnée par les textes latin et français de Guillaume de Tyr, il faut néanmoins lire : 1147.
  3. Bibl. nat., ms. fr. 2813, fol. 214.
  4. Guillaume de Tyr, liv. XVI, chap. XXIII.
  5. Regoul, golfe.
  6. L’ancienne Nicomédie, auj. Ismid, se trouve, en effet, au fond du golfe long et étroit d’Ismid, qui débouche dans la mer de Marmara.