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grant misericorde ; si ne fu pas deceu d’esperance, car il obeirent touz jors puis humblement et devotement.

[1]Entor i an après ces choses, fu raconté à l’empereor que aucun des plus puissanz homes de Rome estoient ensemble juré et alié contre l’apostole Léon. La chose fu descoverte et atainte, et pour ce, les fist li apostole decoler selonc les loys et les anciens establissemenz des empereors de Rome. Li empereres, qui ce oï dire, porta grief cete venjance, non pas pour ce que ele ne fust bien selonc les loys, mès pour ce que li soverains prelaz et li chief espirituex de tout le monde avoit osé faire si rede justice. Bernart son neveu, le roi de Lombardie, i envoia pour savoir se c’estoit voirs ou non, et li commanda par un message, qui avoit non Girout[2], que il l’en seust à mander la verité. Quant li rois Bernarz fu à Romme, il enquist de la chose et remanda à l’empereor ce que il en avoit trové. Li apostoiles Leons, qui bien sot que li empereres estoit meuz contre lui pour ceste chose, envoia tantost ses messages à l’empereor pour soi excuser. Cil messages furent Jehan, abbés de Blanche Selve[3], Theodores li doneres[4], et li dux Serges[5].

  1. Vita Hludowici imperatoris, chap. xxv. Cf. Éginhard, Annales, année 815.
  2. Éginhard lui donne le titre de comte : « Per Geroldum comitem. »
  3. On a dans le latin : « Johannes episcopus Silvæ Candidæ. » Sylva ou Selva Candida était un évêché de la campagne romaine qui, en 1138, fut réuni à l’évêché de Porto.
  4. Il porte dans le texte latin le titre de « nomenclator ».
  5. Le Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 139, met en note : « Le manuscrit du roi ajoute : « Et