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au roi, à très petite perte de leur gent, au xxe jor que il s’estoient parti de li, et li rois qui moult fu liez de leur venue[1] retorna en Aquitaine quant il ot gastée la terre des Sarrazins.


V.


Comment il envoia ses oz en Espagne seur la cité de Barcinone et de Tortouse ; comment il firent nés pour passer le flum d’Yberies, et comment il furent aperceu, et puis de leur victoire contre Abaudon le duc de Tortouse ; après, comment li rois maismes vint au prendre la cité, et puis comment ses genz assegierent la cité de Dosque et gasterent tout le païs.

[2]En poi de tens après, s’apareilla li rois derechief pour ostoier en Espagne ; mais li peres li manda que il n’i alast pas par soi. En ce tens fesoit faire nés et galies en touz les granz fluns qui cheient en la mer, encontre les assauz des Normanz ; et pour ce manda-il à son fil que il feist ausi faire en sa terre, seur Silinde[3], seur Gironde et seur le Roune. Li rois Looys ne mut pas en Espagne pour ce que li peres li avoit defendu et li peres li envoia un sien prince qui Ingo-

    en note : « Que il avoient laissiée, et xx jours après la victoire que il orent contre les Sarrasins eue », pour traduire plus littéralement la phrase latine : Ad prœdas quas relinquerant redierunt, ac tandem post dies viginti suæ digressionis, etc.

  1. Le royal ms. 16 G VI met en note : « Moult liement les reçut », pour traduire littéralement : Suis lætanter receptis.
  2. Vita Hludowici imperatoris, chap. xv.
  3. Silinde, auj. la Seudre, petit fleuve du département de la Charente-Inférieure (Longnon, Atlas historique de la France, texte explicatif et planches, p. 287).