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zin qui pour autel besoigne estoient à lui venu, reçut et congea. Par le conseil de ses barons et par la volenté de son pere espousa une noble dame en ce tens, fille le conte Ingerran, qui Hildegarde[1] avoit non.

Après ces choses, mist bones gardes par toutes les contrées et les marches d’Aquitaine. La cité d’Aussone[2], le chastel de Gardone[3], de Castreserre[4] et mainz autres chastiaus qui lonc tens avoient esté gasté et desert fist refermer et habiter, et i mist bones garnisons, puis les livra en la garde le conte Burel.

[5]Vers la nouvele saison[6], li peres, qui contre les Saines s’aparreilloit, li manda que il venist à lui a tant de genz com il porroit. Tantost s’apareilla et vint à lui à Es la Chapele. Ensemble tindrent parlement en un chastel qui siet seur le Rim, si est apelez Fremerhaim[7]. Après, entrerent en Saisoigne et ostoierent jusques vers la feste Saint Martin. Au repairier de cele ost, s’en retorna au roiaume d’Aquitaine ; si estoit ja trespassée grant partie de l’yver.

  1. Il faut lire Ermengarde ; le texte latin donne bien « Hermingardam » ; elle était fille d’Ingramme, comte d’Hesbaye.
  2. Aussone, auj. Vich, Espagne, prov. de Barcelone.
  3. Gardone, latin « Cardona », auj. Cardona, Espagne, province de Barcelone.
  4. Castreserre, latin « Castaserra ». D’après de Marca (Marca hispanica, col. 282), cette ancienne forteresse de Casserres, maintenant détruite, aurait été située sur une éminence dominant le Ter, près de l’ancienne ville de Roda et non loin de Vich.
  5. Vita Hludowici imperatoris, chap. ix.
  6. 799.
  7. Fremerhaim, auf. Friemersheim, Prusse rhénane, district de Dusseldorf, cercle de Crefeld.