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fiuz, estoit en prison, et leur commanda que il le desordenassent selonc ce que li saint canon ensegnent à faire de tiex cas[1], car il estoit clercs et dyacres. Ensi le firent et le deposerent de touz les degrez des ordres de sainte Eglise ; mais toutevoies ne demora-il pas escomeniez.

Après ce fait, se porpenserent li desloial anemi de pais qui estoient de sa suite et de son conseil, et leur sembloit que pour ce que il ne portoit mais ne non ne habit de clerc, que de tant pooit-il plus legierement monter à non et à pooir de roi. Lors se commencierent à assembler et à faire comploz et machinations plus ardamment que devant, et à atraire compagnons à leur acort, non mie tant seulement de France, mais d’autres regions. Si estoit tiex leur propos, que il le baoient à traire hors de prison au plus tost que il veissent lieu ne tens covenable à ce faire ; et après, se il apercevoient que il se vosist tenir de mal faire, il le coroneroient à roi par desus son pere. Et ensi eussent fait par aventure, se conseil n’i eust esté mis ; car il fu mestiers que il fust traiz hors de prison et amenez avant par les evesques qui pas ne l’avoient jugié, et fu atiré[2] que la sentence par quoi il avoit esté jugié à mort fust relaschiée et asouagiée, si que il peust avoir tens et

    concilia, t. IX, col. 257 et 258. Le capitulaire de Quierzy du 4 janvier 873, édité par A. Boretius et V. Crause (Capitularia regum Francorum, t. II, no  278, p. 341-347), semble avoir été publié à la suite de ce synode.

  1. « Ausquelles, selonc ce que le dit Lyon, nul ne doit par negligence ne autrement contredire » (royal ms. 16 G VI, fol. 224 vo, en note), qui est la traduction de cette phrase des Annales de Saint-Bertin : « a quibus nulla, ut Leo dicit, aut negligentia aut præsumptione licet eis discedere. »
  2. Atiré, arrangé, réglé.