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ensi li avoit mandé par ses messages. Mais pour ce que il entendi certainement que ele avoit pris jor de parlement à Loys son frere, le roi de Germanie, à Triente[1] ne vout pas aler, ainz retorna à Senliz[2]. Là vint à lui Allarz[3], li messages le roi Loys son frere, qui li mandoit que il venist à lui à parlement en Avauterre, en la cité du Tret[4], et il vendroit d’autre part à Reneborc tantost com il auroit envoié Kallemanne son fil contre les Wandes. Mais li rois Kalles vout ordener de l’estat son fil Loys ; si commanda que Besons[5], qui freres estoit sa fame Richeuz la roine, fust ses chamebllens et maistres seur les huissiers et li dona les honeurs et la terre Girart le conte de Boorges[6]. Bernart le marchis envoia en Aquitaine et li bailla la cure de toute l’ordenance du roiaume[7]. Avant li fist faire le

  1. Triente, Trente, ville du Tyrol.
  2. Latin « et ad Silvacum venit ». Silvacum a été pris pour Silvanectum par le traducteur. Silvacum désigne aujourd’hui Servais, Aisne, arr. de Laon, cant. de la Fère.
  3. Latin « Adalardus ».
  4. Tret, Maëstricht.
  5. C’est Boson : voir ci-dessus, p. 200, n. 5.
  6. Ce Girard ne peut être autre que Girard, gouverneur du royaume de Provence, dont nous avons parlé p. 199, n. 3.
  7. Le latin n’a pas été compris par l’auteur des Grandes Chroniques, ce n’est pas à Bernard que Charles le Chauve confia « l’ordenance du roiaume », mais à Boson. Voici, au reste, la phrase latine qui permettra de rectifier ce passage : « Karolus autem filio suo Hludowico Bosonem, fratrem uxoris ejus, camerarium et hostiariorum magistrum constituens, cui et honores Gerardi, comitis Bituricensis, dedit, eum cum Bernardo (comte d’Auvergne), itemque cum alio Bernardo markione, in Aquitaniam misit, et dispositionem ipsius regni ei commisit. Bernardo autem, Tholosæ comiti, post præstita sacramenta Carcasonem et Rhedas (le Rasez) concedens, ad Tholosam remisit » (Annales de Saint-Bertin, année 872).