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eschivoit celui qui ce feroit en sivant[1], ou se consentoit à lui en taisant, seust-il que il ne seroit plus apelez prestres ne pastors, mais berchiers loouiz[2], et pour ce que il ne li apartendroit des berbiz et par consequent ne de la dignité de pastor. Ovec ces messages et pour ceste besoigne maismes, vint uns autres messages qui avoit non Boderarz[3]. Quant li messages l’Apostoile et Loys l’empereres s’en furent parti, li rois Kalles s’aperçut bien que cil li avoient menti qui lui avoient fait entendant par faus messages que li rois Loys ses freres estoit ausi comme à la mort. Lors se parti de Gondolvile et s’en ala es parties de Melisie[4] pour recevoir en amor et en concorde Hue, le fil Leufroi et Bernart son fil[5]. De là se retorna pour yverner à Es la Chapelle et tant i demora que la Nativitez fu passée en l’an de l’Incarnation D CCC LXX.


IV.


Comment Kalle li Chaus espousa la roine Richeut, et de la pais aus Normanz ; du debat entre Kalle le Chauf et Loys son frere pour la partison du roiaume Lo-
  1. En sivant, en poursuivant.
  2. Loouiz, mercenaire, aux gages.
  3. Boderad était l’envoyé de Louis le Germanique « cum quibus episcopis et missus Hludowici imperatoris venit, nomine Boderadus » (Annales de Saint-Bertin, année 869) ; cf. Böhmer, Regesta imperii, p. 568.
  4. On a dans les Annales de Saint-Bertin « iter in Elisacias partes arripuit » ; ce qui désigne l’Alsace.
  5. Il faudrait : Bernard, fils de Bernard. On a en effet dans le texte latin : « Bernardum Bernardi filium. » Il s’agit de Bernard, marquis de Gothie, fils de Bernard, duc de Septimanie. Voir sur lui Hist. de Languedoc, nouv. éd., t. II, p. 317.