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jusques au diemenche après, et entor l’eure de none devint ausi comme touz hors du sens. L’endemain perdi la parole du tout, et puis morut entor la seconde heure du jor. Un poi de sa gent qui estoient demoré de cele pestilence pristrent le cors et l’enterrerent en un mostier près de la cité[1].


II.


Comment li rois Kalles li Chaus reçut message que il n’entrast ou roiaume qui out esté Lothaire son frere jusques après ce que il fust partiz ; et comment li prelat le reçurent à segneur en la cité de Mez, et des constitutions qui là furent establies.

En ce tens, estoit li rois Kalles li Chaus en la cité de Senliz, il et sa fame la roine Judith[2]. Là avoient faites granz aumônes et avoient doné et departi assez de leur tresors aus eglises et aus sains lieus de religion, et les rendirent en tele maniere à Nostre Segneur par cui don il les avoient receuz. De Senliz se departi et s’en ala à Atigni ; là vindrent à lui li message d’aucuns

    le lundi 8 août. Sur sa mort, voir R. Parisot, op. cit., p. 321, en particulier la note 5.

  1. C’est au monastère de Saint-Antonin et Saint-Victor de Plaisance qu’il fut enterré (Adon. Cf. Parisot, op. cit., p. 322, en particulier la note 2).
  2. Les Annales de Saint-Bertin, année 869, disent seulement « et uxor sua » ; c’est Primat qui ajouta « la roine Judith », commettant ainsi une erreur. Le royal ms. 16 G VI, fol. 218, voulut rectifier en mettant sa mère, qui est une autre erreur, car Judith, mère de Charles le Chauve, était morte depuis le 19 avril 843 (cf. Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VII, p. 129, note a).