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civiles entre ses fils, qu’il le composa. Dans son histoire, il suit chronologiquement son héros depuis sa naissance jusqu’à sa mort.

La première partie, qui va de la naissance de Louis jusqu’à son avènement à l’Empire (778-814), fut écrite à l’aide du récit[1] d’un moine qu’il nomme Adhémar, qu’il qualifie très noble et très pieux et présente comme contemporain de cet empereur et élevé avec lui. Ce récit fut-il une relation verbale ou écrite, nous ne saurions le dire ; il n’en constitue pas moins une source très précieuse pour l’histoire de l’Aquitaine à cette époque. De 814 à 829, l’auteur, tout en relatant ce qu’il vit, fait encore souvent appel, sans les citer, aux Annales regii. De 830 à 840, il devient vraiment original ; il raconte alors simplement, avec calme et sans se laisser aller à des invectives comme Thégan, les faits dont il fut témoin. Il commence l’année à Noël, ainsi que ses contemporains.

C’est presque exclusivement d’après l’Astronome que Primat retrace la vie de Louis le Débonnaire. Laissant de côté le prologue[2] mis par l’auteur en tête de son œuvre et les deux premiers chapitres qui concernent Charlemagne, il donne la traduction de tout le reste de la Vita Hludowici à partir du chapitre iii consacré à la naissance et aux premières années de Louis[3]. Cependant,

  1. « Relatione didici. »
  2. Ce prologue, qui fut également supprimé dans certaines éditions (cf. Marquardt Freher, Corpus Franciæ historiæ veteris et sinceræ, p. 445), existe cependant dans le ms. lat. 5925 de la Bibl. nat., fol. 149 vo.
  3. La première édition de l’Astronome fut donnée par Pierre Pithou, sous le titre de Vita et actus Hludowici imperatoris Karoli M. filii incerto auctore, dans Annalium et historiæ Franco-