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roit durer, il vint humblement à son pere[1], et li peres qui douz et debonaires fu ne li fist autre mal fors qu’il le chastoia et reprist de parole. Les sairemenz prist de lui et de ses barons et tel seurté com il vout, et puis le renvoia en Ythalie. Et pour eschiver les periz qui pourroient avenir, fist-il fermer et garder les destroiz des montagnes et des chemins de Lombardie, que nus ne peust passer sanz le congié de ceus qui les gardoient. Après s’en ala à Orliens, son fil Looys mena ovec lui et li dona congié de retorner, et à li et aus autres ; d’iluec s’en retorna à Paris.

Entor la feste Saint Martin, tint parlement ou palais de Matigni[2] (sic) ; là ordena comment aucunes mauveses acostumances des eglises et des choses communes fussent amendées. Pour ce manda à son fil Pepin que toutes les choses qui en sa terre avoient esté tolues aus eglises, et que il et si devancier avoient donées, fussent rendues et restablies sanz demore. Ses messages envoia par les citez et par les abbaïes, et commanda que li estaz de sainte Eglise, qui ja estoit ausi comme dechauz, fust reformez, et puis commanda aus messages que il cerchassent les contrées pour les larrons et pour les robeors qui à ce tens fesoient moult de maus ; et quant mestier leur seroit, que il apelassent en leur aide les princes et les contes du païs, et les homes des evesques et des abbaïes pour prendre et

  1. D’après les Annales de Saint-Bertin, année 834, ce serait Louis le Débonnaire qui aurait demandé à Lothaire de venir à lui. « Tunc, domnus Imperator solita clementia motus, misit ad illum, ut pacifice ad se veniret ». Cf. Thégan, op. cit., chap. liii.
  2. Il faut lire Attigny. Cf. Vita Hludowici imperatoris, chap. liii ; Annales de Saint-Bertin, année 834.