Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

empereres qui ce sot regarda le peril et de li et des autres, et fist tant à quelque paine que il n’en firent plus.

Tant chevaucha Lothaires, toutesvoies, que il vint à Saint Denys en France.[1]Pepins, qui ja s’estoit parti d’Aquitaine, a granz genz, vint jusques au flum de Loire[2]. Là s’aresta, car il ne pot passer pour les ponz qui estoient fraiz[3] et les nés afondées[4]. Ja estoit parti de Borgoigne li cuens Werins et li cuens Berarz, a granz compagnies de genz d’armes, et estoient venu jusques au flum de Marne. Là demorerent un poi, en une vile qui a non Bonnuel[5], por le mal tens que il fesoit et pour aucuns de leur compagnons atendre. Ne sai quanz jors demorerent[6] ensi en cele vile et aus autres viles voisines ; si estoit ja la saisons vers le caresme.

Quant ce vint donques le jouesdi de la premiere semaine de la quarantaine[7], il envoierent messages à Lothaire, l’abé Arebaut[8] et le conte Gauselin, et li man-

  1. Vita Hludowici imperatoris, chap. li.
  2. L’auteur des Grandes Chroniques a fait erreur ; il faut lire la Seine. Cf. Vita Hludowici imperatoris, chap. li, et Annales de Saint-Bertin, année 834.
  3. Fraiz, rompus.
  4. Afondées, coulées à fond.
  5. Bonneuil-sur-Marne, Seine, arr. de Sceaux, cant. de Saint-Maur.
  6. Dans le latin on a seulement : « Aliquot consedere diebus. »
  7. Le latin donne : « cujus [Quadragesimæ] hebdomada prima, feria quinta », soit le 19 février 834.
  8. Cet Arebaut ou Adrebald, « Adrebaldus abbas », devint en 839 abbé de Flavigny. Cf. Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. VIII ; Chronique d’Hugues de Flavigny, p. 353 et 355, et Series abbatum Flaviniacensium, p. 502.