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INTRODUCTION

Avec Charlemagne, l’Empire carolingien était parvenu à son apogée. Pour le maintenir dans son éclat, une tête énergique et une main ferme eussent été nécessaires. Louis le Débonnaire ne possédant ni l’une ni l’autre, son règne fut donc comme le crépuscule du règne précédent. L’Empire était encore debout grâce à sa puissante organisation ; mais on sent qu’il commence à vaciller. Les divisions survenues entre les fils de Louis, le partage de l’Empire, les luttes intestines, les invasions des Normands achevèrent de le faire crouler.

Au xe siècle, l’autorité a complètement échappé des mains des représentants de la dynastie carolingienne, et l’on peut prévoir qu’elle ne tardera pas à s’effondrer. Le chaos dans lequel est alors plongée la France se reflète dans le récit des événements exposé par Primat. Après avoir eu la pensée de grouper autour des rois qui se succédèrent jusqu’à la fin du règne de Philippe Ier les faits accomplis pendant cette période[1], il se rendit probablement compte du peu de place qu’ils occupaient et des maigres renseignements que les contemporains donnaient sur leurs personnes. Frappé, au contraire, du grand rôle que les Normands jouèrent dans notre histoire à la fin du ixe siècle et au début du xe, il n’hésita pas à emprunter à Guillaume de Jumièges la longue di-

  1. Voir p. 260-262.