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en la terre[1], et quant il orent gasté le païs, si retornerent en leur contrée.

[2]En cele saison yverna li empereres à Es la Chapele et fist parlement ou moys de fevrier ; de là furent envoiées iii legions pour gaster la terre Leudevit le prince de Pannonie.

Les aliances qui avoient esté fremées à Zabulaz, i roi des Sarrazins, furent routes pour ce que eles ne sembloient pas estre loiaus ne porfitables, et fu bataille mandée et criée contre les Sarrazins.

Quant ce vint vers les kalendes de mai, li empereres asembla parlement en la cité de Noion[3]. Là fist reciter tot de novel, devant les barons, tiex parties[4] com il avoit fait à ses fiuz, et les fist confermer par les seaus[5] de touz les princes qui là furent present. En ce concile vindrent li messager l’apostole Pascace, Leon

  1. Le royal ms. 16 G VI, fol. 198, ajoute en note : « et gasterent une place nommée Hun et moult de richesces y trouverent que il ravirent, et en leurs nefs les aporterent », traduisant ainsi cette phrase de la Vita Hludowici : « et vastato civo cujus est vocabulum Buin, multaque oneratæ præda reversæ sunt ». Ce bourg ainsi désigné semble être aujourd’hui Bouin, Vendée, arr. des Sables-d’Olonne, cant. de Beauvoir-sur-Mer, en face de l’île de Noirmoutier, qui fut alors ravagée par les Normands comme nous l’apprend une lettre de Louis le Débonnaire de l’année 819 (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 516, no 85). Cf. Simson, Jahrbücher des fränkischen Reichs unter Ludwig dem Frommen, t. I, p. 161, note 4.
  2. Vita Hludowici imperatoris, ch. xxxiv.
  3. Latin : « Noviomagi. » La similitude en latin des noms de Noyon et de Nimègue (Noviomagus) a induit le traducteur en erreur. Il a mis Noyon au lieu de Nimègue.
  4. Parties, patage, « partitionem regni ».
  5. Éginhard, Annales, année 821, dit : par les serments ; « juramentis optimatum ».