Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avoit non Ereburc, refist et referma, que li Saine avoient abatu, et mist dedenz garnison de la gent de France. De là s’en ala droit au flueve de Guisare[1], à un lieu qui est apelez Brunesber[2] ; là trova grant planté et pour defendre le port, et pour rendre bataille à l’essue du flueve ; mais ce lor valut petit, car il furent reusé[3] et chacié ou premier assemblement, et moult en i out d’occis. Quant li rois et ses oz orent passée l’iaue, il prist une partie de son ost et s’en ala droit à un flueve qui a non Ouacres[4]. Là li vint au devant Helsis, uns des princes de Saisoine, ovec lui amena toz les Ostephalois[5] et se rendi au roi, il et tuit cil de sa compagnie ; sairement de loiauté li fist et li dona tiex ostages come li rois demanda. De là se parti li oz et vint à un lieu qui est apelez Burki[6]. Là vindrent au roi une autre maniere de gent qui sont apelé Engariem ; en cele compagnie estoient li plus grant prince de lor terre ; sairement et ostages li donerent à sa volenté ausi come avoient fait li Hostephalois. Entre ces choses avint que cele partie de l’ost que il ot lessié delez le

  1. Guisare, le Weser.
  2. Brunisberg, près d’Höxter, Allemagne, prov. de Westphalie.
  3. Reusé, repoussés.
  4. Ouacres, auj. l’Ocker, qui, affluent de l’Aller, rive gauche, prend naissance dans le Harz.
  5. Les Ostphalois, les Saxons orientaux.
  6. Éginhard dit : « Cum in pagum qui Bucki vocatur pervenisset. » Sous la dénomination de pagus, il faut donc entendre une région plutôt qu’une ville. D’après Pertz, Scriptores, t. I, p. 455, n. 61, cette région comprendrait le mont Bückeberg, contrefort du Wesergebirge, à l’est de Bückeburg, capitale de la principauté de Schaumburg-Lippe.