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Karoli Magni en explique ainsi le décousu et le défaut de composition[1].

C’est à la chronique universelle d’Adon que Primat emprunta quelques lignes[2] consacrées aux reliques de saint Cyprien et de saint Sperat offertes à Charlemagne. Adon, né en 799, élevé à l’abbaye de Ferrières en Gâtinais, devint archevêque de Vienne en Dauphiné en 860 et mourut le 16 décembre 875. Il composa, en grande partie d’après la chronique de Bède qu’il continua, une chronique universelle[3] intitulée : Chronicon, sive Breviarium chonicorum de sex mundi ætatibus, ab Adamo usque ad annum 869. Écrite après 860, c’est-à-dire après qu’Adon fut élevé à l’archevêché de Vienne, elle n’est pas sans valeur pour les premiers siècles de la monarchie française[4].

  1. La première édition des Gesta Karoli Magni du moine de Saint-Gall fut donnée par Henricus Canisius dans son Antiquæ Lectionis tomus I (1601), p. 360-428, sous le titre de Caroli Magni libri 2 scripti a monacho Sancti Galli, quem nonnulli Notkerum balbulum putant, ex relationibus Werinberti sacerdotis et Adalberti militis. Après, viennent celles d’André Duchesne, Historiæ Francorum scriptores, t. II, p. 107-135 ; — du Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 106-135 ; — de Hahu (Simon Friedrich), dans sa Collectio monumentorum veterum et recentium ineditorum ad codicum fidem restitutorum, t. II (1726), p. 534-596 ; — de Pertz, dans Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. II, p. 731-763 ; — de Migne, dans Patrologia latina, t. XCVIII, col. 1371-1410 ; — de Ph. Jaffé, dans Bibliotheca rerum germanicarum, t. IV, Monumenta Carolina, p. 631-700 ; — et enfin de A.-J. Grant (voir plus haut, p. viii, n. 5 de la p. vii).
  2. P. 96.
  3. On a aussi de lui un martyrologe très célèbre et souvent cité au moyen âge.
  4. Le premier éditeur de la Chronique d’Adon est Guillaume Petit, qui en 1512 (Paris, in-fol.) la donna à la suite de Grégoire de Tours. Viennent après les éditions de Guillaume Morel, Paris, 1561, in 8o ; — de Laurent de la Barre, Historia christiana veterum patrum, Bâle, 1585, in-fol. ; — celles des Bibliothecæ patrum de Paris (1589, 1644, 1654), de Cologne (1618), de Lyon (1677) ; celle de Rome (1745, in-fol.) ; celle de Migne, dans la Patrologia latina, t. CXXIII, col. 23-138. Des extraits en ont été donnés dans le Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. II, p. 666-673 ; t. V, p. 316-323 ; t. VI, p. 190 ; t. VII, p. 44, et dans Pertz, dans Monumenta Germaniæ historica, Scriptores, t. II, p. 315-326.