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que il delivrast la voie jusques là où ses cors gist, et comment Pampelune fu passée et toute la terre jusques au perron Saint Jaques, et puis coment il fist baptizier les Galiciens et occierre ceus qui baptesme ne voloient recevoir[1].

Quant li empereres Karlemaines ot conquise toutes ces terres et ces estranges regions, citez et chastiaus[2] sanz nombre, dès l’une mer jusques à l’autre, par l’aide Nostre Seigneur, et il les ot souztraites des mains des mescreanz et converties à la foi crestiene, si come l’estoire a là desus parlé, il fu moult travailliez et debrisiez des granz oz que il ot tantes foiz conduites sor ses anemis et des granz travauz et continuez que il ot euz. En son

  1. Les livres IV et V de l’histoire de Charlemagne sont empruntés à la chronique de Turpin ; ils en sont presque la traduction littérale. Le livre IV correspond aux vingt premiers chapitres de cette chronique fabuleuse. Voir l’édition de cette chronique donnée par le baron de Reiffenberg à la suite de la Chronique rimée de Philippe Mouskes, t. I, p. 489-518, ou par Ferdinand Castets, Turpini historia Karoli magni et Rotholandi, Paris, 1880, in-8o, publication de la Société pour l’étude des langues romanes ; cf. Gaston Paris, De Pseudo Turpino, et Histoire poétique de Charlemagne, p. 253 à 285, et Joseph Bédier, les Légendes épiques, t. III, p. 41 à 114. Le premier chapitre de ce livre IV est la traduction des chapitres i et ii de la chronique de Turpin.
  2. Le royal ms. 16 G VI ajoute en note : « C’est assavoir : Angleterre, France, Theutonique, Baviere, Toringe, Bourgoingne, Ytalie et pluseurs autres », qui est la traduction de la chronique de Turpin : « Angliam, Galliam, Teutonicam, Boiariam, Lotharingiam, Burgundiam, Italiam, Britanniam, cœterasque regiones. »