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dire depuis plusieurs siècles, les érudits exercent leur sagacité pour arriver à en connaître l’auteur, à savoir où et quand elles furent écrites. Hélas ! après bien des recherches, des hypothèses plus ou moins ingénieuses et plus ou moins vraisemblables, nous devons avouer que sur tous ces points, on ne peut présenter encore aucune solution définitive[1].

Selon Gabriel Monod et la plupart des érudits allemands[2], ces Annales, dans lesquelles on reconnaît trois parties[3] auxquelles auraient pu collaborer des auteurs différents, seraient, principalement pour la première partie (741-788), une compilation faite surtout à l’aide des « Petites Annales » de l’époque carolingienne ; ces « Petites Annales » auraient formé comme la trame et le fond du récit.

À partir de 789 pour aller jusqu’à 829, on reconnaît aux Annales le caractère d’un récit contemporain. Gabriel Monod pense que cette partie, et en particulier celle qui va jusqu’en 801, aurait été écrite à la cour par des clercs de la chapelle royale. À partir de 801, pour aller jusqu’à la fin (829), les Annales, tout en conservant le caractère d’un récit contemporain, s’attachent à nous renseigner plus particulièrement sur ce que fait l’empereur, sur les assemblées qu’il préside, les ambassadeurs qu’il reçoit, etc. On aurait alors des « Nouvelles du Palais ». Ce serait cette dernière partie qu’un grand nombre d’érudits attribueraient à Égin-

  1. Voir Gabriel Monod, op. cit., p. 102 à 162.
  2. En dehors de Waitz, de Simson, de Sybel, etc., nous citerons en particulier M. Kurze, qui consacra de nombreux articles dans le Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, t. XIX (1893), XX (1894), XXI (1895), à l’étude des Annales royales.
  3. La première partie irait de 741 à 788, la seconde, de 789 à 801, la troisième, de 801 à 829.