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de cele r’ot-il ii fiuz : Droué[1] et Hue[2]. Et la tierce ot non Adallinde, de laquele il ot un fil qui Tierris ot non.

Sa mere, la roine Berte, tint touz jors ovec lui a grant honor. Si grant reverence li portoit que tant come ele vesqui il n’ot ainques entre els paroles ne contenz, fors tant seulement quant il lessa la fille Desier, le roi de Pavie, que il avoit prise par son conseil. Après la mort Hildegarde, sa bruz, morut plaine de jors ; mès avant, vit ou palais la lignie son fil multiplié et grant nombre de fiuz et de filles qui de li estoient issu. Le cors fist li empereres porter en l’eglise de Saint Denys en France ; là le fist enterrer à grant solempnité, coste à coste du roi Pepin son pere. Une seror avoit li empereres, qui avoit non Gisse[3] ; en sainte conversation vivoit et avoit fait le veu de chastée très les anz de s’esfance. Moult l’amoit li empereres et li portoit grant honor. Morte fut avant que sa mere et enterrée ou mostier où ele conversoit.

[4]Toz ses enfanz, fiuz et filles, fesoit li empereres

  1. Drogon fut sacré évêque de Metz en 823 et mourut en Bourgogne le 8 décembre 855.
  2. Hugues, tondu en 815 par ordre de Louis le Débonnaire, en même temps que ses frères Drogon et Thierry, fut abbé des monastères de Saint-Bertin, de Saint-Quentin et de Lobbes. Tué le 14 juin 844, son corps fut porté dans l’abbaye de Charroux, où il avait reçu la prêtrise et passé une partie de sa vie comme moine (F. Lot et L. Halphen, Le règne de Charles le Chauve, 1re partie, p. 114-115. Cf. Simson, Jahrbücher des fränkischen Reichs unter Ludwig dem Frommen, t. II, p. 239-240).
  3. Gisèle, fille de Pépin le Bref et de Berthe ou Bertrade, devint abbesse de Chelles et mourut dans ce monastère en 810.
  4. Éginhard, Vita Karoli Magni, chap. xix.