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sa societé et à sa seigneurie touz ceus qui devant s’en estoient departi.

Après ces choses, li empereres se departi d’Ardane et retorna à Es la Chapele. Ou mois de novembre qui après vint, asembla un concile d’evesques[1]. Là fu questions meue de la procession du Saint Esperit. Si la proposa premiers Jehans, uns moins de Jerusalem. Se ele fu desputée, elle ne fu pas determinée, ainz fu envoiée à Rome à pape Leon, pour ce que il la feist determiner. Portée fu par i evesque qui avoit non Bernarz et par Adam[2], l’abbé de Saint Pere de Corbie. En ce concile meesmes, fu autre questions meue de l’estat des eglises et de la conversation des menistres qui es offices de sainte Eglise servent Nostre Seignor ; mès riens ne fu determiné, car la questions estoit trop gries, si come il lor sembloit.

[3]En si très grant amor et en si très grant reverence ot li empereres sainte Eglise, que touz jors la maintint et honora en toutes manieres, et aorna les eglises de

  1. Voir, sur ce synode, Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia, t. VII, col. 1194-1200, et Mon. Germ. hist., Concilia, t. II, par A. Werminghoff, p. 235-244.
  2. Il faut lire Adalard. Charlemagne envoya à Rome Bernhaire, évêque de Worms, Jessé, évêque d’Amiens, Adalard, abbé de Corbie, et Smaragde, abbé de Saint-Mihiel, qui nous laissa un récit de l’entretien que les missi de Charlemagne eurent avec le pape (voir Histoire littéraire de la France, t. IV, p. 439 et suiv. et p. 485, et la vie d’Adalard publiée par Mabillon dans Acta Sanctorum Ordinis sancti Benedicti, sæc. iv, pars i, p. 306-377).
  3. Éginhard, Vita Karoli Magni, chap. xxvi.