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devoit comencier à i regort de mer par devers Orient, qui est apelez Ostalsar[1], jusques à la mer devers Occident[2]. Et si devoit cele aceinte enclore tot le rivage d’un flum qui a non Egidores[3], es parties par devers Aquilon. En tote cele aceinte[4] ne devoit avoir que une seule porte par quoi les genz à pié et à cheval, les charetes et li chars eississent et entrassent. Ceste besoigne commanda à ses dux et à ses princes et puis retorna en son païs.


IV.
Coment Raduph, li rois des Nordenbriens, fu chaciez de son roiaume et restabliz arriers par les messages l’empereor. Coment li empereres des Griex envoia derechief son navie contre le roi Pepin pour destruire Lombardie, et coment il s’en retorna sanz riens faire. Coment li rois Loys, fiuz l’empereor, ostoia en Espagne. Coment Godefroiz, li rois des Danois, s’escusa vers l’empereor de soupeçon. D’un concile que li empereres assembla, et puis coment il fonda une cité pour defendre sa terre des estranges nations.

Entre ces choses, avint que Radulp, li rois des Nordambriens, fu chaciez en l’isle de Bretaigne[5]. A l’em-

  1. La mer Baltique.
  2. La mer du Nord.
  3. Egidores, l’Eider, fleuve d’Allemagne (Schleswig-Holstein) qui se jette dans la mer du Nord.
  4. En 1711, Eckhart put encore admirer les vestiges des travaux exécutés par Godfrid ; ils étaient alors appelés : Danewerc (Eckhart, Commentarii de rebus Franciæ Orientalis et episcopatus Wirceburgensis, t. II, p. 54).
  5. « Rex Nordanhumbrorum de Britania insula, nomine Eardulf, regno et patria pulsus » (Éginhard). Voir dans Migne, Patrologie latine, t. XCVIII, p. 533, la lettre écrite à Charlemagne par Léon III au sujet de ce roi, et aussi sur les événements survenus alors en Angleterre (Baronius, Annales ecclesiastici, t. XIII, p. 435, additions de Pagi x à xii). Ardulphe, qui était monté sur le trône de Northumberland en 796, en fut chassé en 808 par Alphuad II.