Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tie retint ovec li et s’en ala selonc la rive de ce meismes flueve par devers Orient, pour entrer en Pannonie. Aus Baiviers commanda que il descendissent selonc la Dynoe pour garder le navie qui menoit les viandes et les neccessitez de l’ost. Ou premier lieu que il se logierent, ce fu sor un flum qui a non Athnises[1]. Icil flueves cort entre les Huns et les Baiviers, et est certaine bonne et certaine devise de lor roiaumes. Là demora li oz iii jors et fist-on proier à Dieu, et chanter lethanies que cele bataille fu commencié et fenie en prosperité. Tantost se murent les oz et fu la bataille denuncié aus Huns de par les François. Les garnisons que li Hum avoient mises en lor fortereces et en lor chastiaus furent occises en partie et en partie chaciés, et li chastiaus abatu et craventé, dont li uns estoit fermez sor le flueve de Cambon[2] et uns autres près d’une cité qui a non Comagene[3], sor la montaigne de Coberc. Clos estoit cil chastiaus de hauz murs et de forz ; totes ces fortereces degasterent François par feu et par occision. Ensi mena li rois cele partie de l’ost

  1. Athnises. « Super Anesum » (Éginhard). « Ad Anisam vero fluvium » (Annales Laurissenses), auj. l’Enns, rivière d’Autriche, affluent de droite du Danube, dont le cours inférieur sépare encore la Haute-Autriche de la Basse-Autriche.
  2. « Super Cambum fluvium » (Éginhard), auj. le Kamp, rivière de la Basse-Autriche, affluent de gauche du Danube.
  3. D’après Pertz (Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 176, note 10), l’emplacement de la ville de Comagène, depuis longtemps détruite, serait occupé aujourd’hui par la ville de Kœnigsstädten, située un peu au nord de Vienne. Cf. Regesta imperii, éd. Böhmer-Mühlbacher, t. I, p. 118-119.