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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— Il y a même des chances pour que j’y rencontre Eugène, dit-elle.

Brusquement, Maurice se décida à partir aussi.

— Écoute dit-il à son frère, je vais t’accompagner à la C. G. T. Puis, nous irons déjeuner chez Éliane, et nous nous rendrons ensuite à la Fédération socialiste.

Je ne veux pas me résigner à attendre l’irrévocable sans essayer de faire quelque chose, ou, tout au moins, d’y voir clair.

Les deux frères allaient quitter le cabinet de travail de Maurice, lorsque Jeanne entra brusquement.

— Maurice, dit-elle, mon père est arrivé.

— Le Général !

— Oui, il est avec maman dans la salle à manger.

Le visage de Maurice s’assombrit.

— J’aurais préféré qu’il ne vînt pas, dit-il. Mais il fallait s’y attendre.

Il prévoyait des heures difficiles.

— Léon, tu vas partir seul avec Louise. Je ne puis m’en aller en ce moment. Je dois voir le général, et naturellement déjeuner avec lui. Mais je te rejoindrai aussitôt après déjeuner. Je te retrouverai à trois heures à la maison commune de la rue de Bretagne.

— Entendu.

— Tu me rendras compte de tout ce que tu auras pu faire, de ce que tu sauras.

— Oui ! Écoute, je vais me sauver sans voir le général. J’ai hâte d’être à Paris.

— Je te comprends ; file vite et à tantôt.

— Allons retrouver ton père, dit Maurice en passant son bras à la taille de sa femme.

— Maurice ?

— Eh bien ?

— J’ai le désir de t’accompagner, tantôt. Moi aussi je voudrais être à Paris, voir sa physionomie, déchif-