Page:Vernet - La nouvelle équipe, 1930.pdf/381

Cette page a été validée par deux contributeurs.
375
LA NOUVELLE ÉQUIPE

Un moment rêveur, Didier s’écria :

— Le symbole du glaive, avez-vous dit, attendez ! Si je ne me trompe, cela ne signifie pas la carrière des armes. Cela signifie, dans les vieilles arcanes d’Hermès, le triomphe en dépit des obstacles.

— Vous croyez ?

— J’en suis sûr, à présent… oui sûr. Eh bien, voyez vous le grand-père ne s’était pas trompé.

Jeanne sourit.

— En ce qui concerne Pierre, non sans doute ; mais sûrement il s’était trompé pour ce que lui-même entendait par ce signe.

Puis elle ajouta, assombri :

— Pauvre père ! pourvu que ma mère ait bien pris toutes les précautions ; pourvu qu’il n’apprenne rien de tout cela.

Depuis que Pierre avait pris la détermination que nous savons, la pensée de son père n’avait pas quitté Jeanne. Sa préoccupation capitale avait été de lui épargner la connaissance de la conduite de son petit fils. Elle s’en était entretenue avec Henriette, dont elle savait l’intelligente tendresse pour le vieillard. La jeune fille, de son côté, avait eu les mêmes préoccupations.

— Mère chérie, avait-elle dit, il n’y a pas d’hésitation possible. Il faut mentir, mentir toujours. Que veux-tu, nous ne pouvons pas tuer grand-père en lui disant la vérité.

— Tu as raison. Mais sera-t-il possible de l’empêcher d’apprendre quelque chose, quand la presse s’occupera de cette affaire.

— Il faut mettre grand’mère dans la confidence. Elle ne sera pas surprise de la décision de Pierre. Il y a longtemps qu’elle comprend ses tendances. Et tu sais combien elle l’aime.

— Je le sais.

— Nous n’avons rien à craindre en ce qui la con-