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LA NOUVELLE ÉQUIPE

— C’est possible, voyez-vous. Je suis avec tous ceux qui ont voulu et qui veulent la fraternité et la justice. Mais j’ai pris l’habitude de penser devant un seul témoin : ma conscience.

— Voulez-vous me considérer comme un ami ?

— Mais oui.

À la sortie, Pierre Bournef s’approcha de Jacques Salèze. Il avait été fortement impressionné par les déclarations de l’ouvrier cimentier.

— Je ne puis vous dire à quel point je suis ému, lui dit-il. Pourriez-vous me donner un rendez-vous demain, je voudrais causer seul avec vous.

— Je veux bien ; dans la journée je travaille. Mais le soir après huit heures, je suis à votre disposition, où vous voudrez.

— Puis-je aller chez vous ?

— Si vous voulez.

— Alors, demain soir, huit heures et demie.

— Je vous attendrai.


X


Jacques Salèze fut arrêté dans la première semaine de juillet, au moment où Pierre et Jean préparaient la seconde partie du concours de l’agrégation.

— Voici les vacances, avait dit Alexandre Didier, lorsqu’il sut que l’arrestation était chose faite. Il ne sera pas jugé avant novembre. Nous avons le temps de préparer deux bons numéros de la revue, et de lui assurer une belle défense.

Exposant à Jeanne Bournef ses projets de campagne en faveur du jeune cimentier, il avait ajouté :

— Et je ne manquerai pas de m’appuyer, vous le pensez, sur la déclaration faite récemment par Albert Einstein.