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LA NOUVELLE ÉQUIPE

Mais ce que j’ai dans la tête ou dans le cœur, il faut que ça sorte.

— Et vous avez raison. Alors, vous êtes content ?

— Si je le suis ! Et je ne regrette pas le sacrifice que j’aurai fait de ces deux mois là.

— C’est vrai, vous n’avez pas de vacances, vous, dans votre profession.

— Non ; mais ça n’ fait rien, allez. J’ai bien donné gratuitement cinquante-deux mois de ma vie pour faire le mal, c’est bien le moins que j’en donne deux pour faire le bien. Ça ne rétablit pas encore l’équilibre.

Alexandre Didier tendit la main au vieil ouvrier.

— Jacques Bourdeau, vous venez de dire là une chose touchante. Et je vous jure qu’elle ne sera pas perdue. Le prochain numéro de la Revue la fera passer à la postérité.

À quelques jours de là, un dimanche après midi, Alexandre Didier était emmené par Jean.

— Allons rejoindre Pierre et Roger. Nous avons à causer ensemble.

— À propos de l’idée de Pierre ?

— Oui.

À nouveau, Pierre reprit le sujet dont il avait entretenu Jean : une pétition au Ministre pour la suppression de l’obligation faite aux élèves des Écoles Supérieures d’avoir à se préparer aux fonctions d’officier.

— Et vous voudriez qu’elle soit signée dans toutes les Écoles ? Ce sera une entreprise difficile.

— On pourrait toujours essayer à Normale, dit Roger.

— Certes. Mais il faudra être très circonspect dans la rédaction du texte.

— Justement, mon cher Didier, nous aimerions avoir ton avis.

— J’y songerai.

— Maintenant, ajouta Pierre, Roger voudrait te