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LA NOUVELLE ÉQUIPE

cœurs ; les uns et les autres répondent à qui les appellent.

Le bras d’Hélène s’appuya un peu plus sur celui du jeune homme.

— C’est vrai, dit-elle. Il ne faut pas craindre de montrer son cœur. Il n’y a peut-être tant de douleur dans l’humanité que parce que les cœurs ne s’ouvrent pas assez. Il semble que les hommes considèrent l’amour comme une faiblesse et que leur plus grand souci soit de le cacher. Pourtant, la paix du monde ne se réalisera pas sans l’amour.

Tous s’étaient tus. On était arrivé au carrefour de l’Odéon et Alexandre Didier devait se séparer du groupe. Alors il tendit la main à Hélène, et gardant un moment dans la sienne la main de la jeune fille, il dit avec émotion :

— Mademoiselle Hélène, il y a bientôt dix ans que je suis convaincu de la grande vérité que vous venez de dire. Il ne faut pas se lasser de la faire entendre. Voyez-vous, le monde se meurt par ce qu’il l’ignore trop.


V


Il n’était que trop vrai que le nouveau Comité serait difficilement actif. Il manquait trop d’unité dans la pensée. Il était ligoté par la nécessité de rester seulement une action d’opposition. Nos jeunes amis en eurent bientôt la démonstration.

Ce fut au cours d’une grande manifestation publique, qui eut lieu en mai, et où les délégués des divers groupes se firent entendre. Il était bien entendu qu’on devait rester sur la plate-forme de la loi Boncour ; mais il n’était pas possible que chacun d’eux ne fît entendre les tendances particulières du groupe qu’il représentait. C’est ainsi qu’après Armand Charpen-