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LA NOUVELLE ÉQUIPE

– Vous allez rester près de moi. Ma mère sait que je vous aime. Je veux m’endormir près de vous. Je veux vous confier mon petit Rolf. Je veux vous bénir tous les deux avant de partir.

Il avait les yeux pleins de larmes.

— Vous pouvez rester, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.

— Ah ! Frida ! Frida ! vous savez bien que j’aurais voulu ne jamais vous quitter…


IV


Au 15 décembre, le premier numéro de La Nouvelle Équipe paraissait. C’était une petite publication de 32 pages, d’un format facile. Au-dessous du titre, elle précisait son but par cette définition : « La Paix par la Volonté des Hommes ». Et elle portait cette épigraphe : Les jeunes osent regarder la guerre en face. Ils la dépouilleront de ses oripeaux. Ils mettront à nu ses mensonges. Ils prouveront au monde qu’elle n’est qu’un mannequin habillé par la peur et mis au service de la ruse ; et qu’il dépend des hommes de rendre au néant cet épouvantail humiliant pour la pensée et la dignité humaines.

Renonçant aux titres et aux grades, les fondateurs annonçaient seulement un Comité d’administration qui comprenait Pierre Bournef, Jean Tissier et Michel Grandjean, Jeanne et Henriette Bournef et Hélène Tissier.

Alexandre Didier était modestement désigné comme secrétaire de rédaction et René Lorget avait pris pour lui la responsabilité de gérant.

Jeanne avait protesté contre la figuration de son nom dans le comité. Mais Didier y tenait.

— L’idée première est venue de vous, lui avait-il dit, et il est juste que votre nom soit associé aux nôtres.