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LA NOUVELLE ÉQUIPE

témoignez m’est précieuse. Permettez-moi de la reporter tout entière à mon cher mari. J’aurai sans doute à vous dire, un jour, quelles furent ses luttes morales, et la douloureuse obsession de ses dernières années. Aujourd’hui, je me contenterai de saluer vos efforts. Il faut que la guerre disparaisse du monde. C’est à vous, les jeunes, que cette tâche appartient ; mais soyez assurés que nous sommes quelques-uns de l’ancienne génération dont la pensée est près de la vôtre et dont les efforts s’uniront aux vôtres.

— Nous le savons, Madame Bournef, répondit Didier ; et c’est cela qui nous donne confiance. L’expérience de nos aînés éclairera notre volonté.

Tous, à présent, étaient attentifs.

— Mes camarades, reprit Alexandre, trois mois se sont passés depuis ce Congrès de la Paix si fièrement présidé par le Ministre de la Guerre. Vous savez combien cette comédie me révolta. Vous savez qu’elle fit naître en moi la pensée d’un mouvement français de la Paix qui put donner aux autres peuples l’assurance qu’il y avait en France d’autres pacifistes que ceux qui donnent leur adhésion à la guerre. Cette idée, je l’ai tout de suite exposée à quelques-uns d’entre vous, à toi, mon vieux Michel, à vous Tissier et Bournef, et nous avons décidé d’y intéresser ceux des nôtres qui partageaient nos convictions. Nous avons fait chacun autour de nous la propagande utile, et nous voici, ce soir, une vingtaine, avec une dizaine de promesses encore. C’est plus qu’il n’en faut pour nous remplir de confiance. Nous pouvons à présent mettre sur pied quelque chose.

Un murmure approbatif courut. André Guérineau prit la parole.

— L’ennui, à mon avis, c’est que cela va faire encore un groupement de plus. Il y en a déjà tant.

Didier reprit.