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LA NOUVELLE ÉQUIPE

Victoria à Paris. Le Secrétaire, René Soreau, les accueillit fort aimablement. Mais une déception attendait Pagnanon, le projet d’une équipe de volontaires pour le nord était abandonné.

— Songez, expliquait Soreau, que nous avons tout juste enregistré quatre adhésions, y compris la vôtre. Dans ces conditions, il est impossible d’entreprendre quelque chose.

— Quatre adhésions seulement, interrompit Jeanne. J’aurais cru, quand même, qu’une aussi noble tâche aurait tenté plus de consciences.

— Que voulez-vous, chacun pense à soi. Se donner gratuitement, quand il y a tant d’occasions de gain, cela semble de la folie.

Le visage d’Émile s’était assombri. Un pli violent creusait son front.

— Êtes-vous sûr qu’il n’y ait plus rien à attendre ?

— Mais voyons, quatre adhésions, depuis six semaines que l’appel est lancé.

— Peut-être n’a-t-il pas été suffisamment connu ?

— Non. Nos feuilles d’appel ont été répandues dans tous les milieux. Il faut se soumettre à l’évidence. L’heure n’est pas venue encore où des tentatives comme celles-là peuvent être comprises. Le mieux est d’y renoncer pour maintenant.

Mais le jeune homme ne se résignait pas. La déconvenue pour lui était si grande qu’il se laissait presque aller à la colère. Il se calma pourtant, et prit congé de René Soreau, qui l’engagea à revenir le voir.

— Nous pourrions peut-être envisager avec vous l’utilisation de votre liberté, dit-il.

Henriette n’eut pas besoin de poser de questions lorsqu’elle vit revenir sa mère accompagnée de leur hôte. Le visage d’Émile exprimait la consternation.

Ce fut Jeanne qui fit le récit de leur entrevue avec René Soreau.