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LA NOUVELLE ÉQUIPE

l’aimable Colonel de son hospitalité. Le jour de son départ, il vint prendre congé des Bournef.

— Si vous veniez à Paris, lui dit Jeanne, ne manquez pas de venir nous voir. Et si vous avez des ennuis, n’hésitez pas à recourir à nous ; nous avons peut-être dans nos relations des personnes qui pourraient vous être utiles.

Le jeune homme était ému. Il remercia Jeanne, serra silencieusement les mains de Maurice et de l’aveugle. Quant aux trois jeunes gens ils avaient décidé de l’accompagner jusqu’à la station du petit chemin de fer qui devait lui faire rejoindre la ligne de l’Isère.

— Nous ne nous disons pas adieu, n’est-ce pas ? lui dit Pierre en le quittant. Nous nous retrouverons, c’est certain.

— Je l’espère, répondit-il.

Henriette ne dit rien. Mais il put lire dans ses yeux qu’elle non plus ne lui disait pas adieu. Et la jeune fille comprit qu’il emportait son image comme un viatique et comme une espérance.


V


De part et d’autres les études étaient reprises. Jeanne avait recommencé ses leçons, et Maurice, que la belle saison avait un peu réconforté et revivifié, se reprenait à l’espoir de rester quelques années encore près des siens. Il s’intéressait plus activement au travail de son ami Converset qui se passionnait autour des recherches sur les responsabilités de la guerre.

C’était le moment où L’Humanité commençait la publication de la correspondance de Raffalowitch, et tous ceux qui s’étaient émus des révélations des « Livres Noirs » commentaient avec ardeur cette nouvelle affaire. Peu à peu les origines du drame sanglant