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LA NOUVELLE ÉQUIPE

pose aujourd’hui son problème. Nous nous devons de l’examiner et de le résoudre.

Puis, posant sa main sur l’épaule de son frère.

— Pour ma part, je serai avec Pierre et avec ceux qui, comme lui, sont décidés à entreprendre cette lutte. J’ai bien compris l’oncle Julien. Je comprends Émile Pagnanon. La paix vaut bien qu’on souffre volontairement pour elle, et cette souffrance-là ne sera pas stérile, au moins.

Hélène Tissier s’était rapprochée de la jeune fille. Elle éleva vers elle son clair regard si frais et si limpide.

— Vous accepterez bien mon aide, n’est-ce pas ? dit-elle. Si les femmes d’hier se sont trompées, celles que nous serons demain comprendront peut-être mieux leur devoir.


IV


Juillet avait ramené les vacances. Le médecin ayant conseillé à Maurice un stage de montagne, en petite altitude, l’ami Converset s’était offert pour rechercher une location aux environs de Saint-Gervais, où lui-même, depuis deux ans, allait se reposer. Il était parti dès le début du mois et avait eu la chance de trouver entre St-Gervais et Mégève, un grand chalet confortable, où les deux familles, celle de Maurice Bournef et celle de Julien Lenormand, pouvaient facilement s’installer.

C’est là que nous les retrouverons. Henriette et Pierre, un peu fatigués par le surmenage habituel des études, étaient heureux de prendre, chaque matin, le chemin de la montagne, et rapportaient au déjeuner un appétit de bon augure. Maurice, lui, se contentait de courtes promenades en compagnie de Jeanne, toujours chargée d’un pliant et d’une couverture pour per-