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LA NOUVELLE ÉQUIPE

exemple qui s’était abattue sur la civilisation moderne.

Dès son retour en France, il tint la promesse qu’il s’était faite. Il donna à quelques feuilles pacifistes des articles où il exposait l’évolution de ses idées sur la guerre. En 1921, il publiait une petite étude Ceux qui font la Guerre et ceux qui la font faire, dans laquelle il opposait les intérêts, cachés sous des raisons patriotiques, au désir de paix des peuples. Il concluait en préconisant l’organisation des forces de paix pour prévenir le retour possible des guerres. En même temps il donnait sa collaboration à de petites revues où il traitait des questions les plus diverses se rattachant à la guerre : responsabilités, armements, Société des Nations, arbitrage, objection de conscience. En cette année 1923, vivement intéressé par les révélations des archives diplomatiques russes, il poursuivait, au travers les fameux « Livres noirs » une documentation qu’il comptait utiliser pour la propagande pacifiste.

C’était de ce sujet qu’il s’entretenait avec Maurice Bournef au moment du retour de Pierre et de ses amis.

— Cher Monsieur Converset, je vous présente mon ami, Jean Tissier, et sa sœur, Hélène.

Aimablement, le colonel pacifiste — comme l’avait appelé Jean — serra les mains des jeunes gens et les accueillit par quelques mots sympathiques. C’était un homme charmant, dont le visage respirait la bonté. Une sérénité profonde émanait de sa physionomie où la douceur du regard corrigeait le pli mélancolique des lèvres.

Les nouveaux venus avaient pris place autour du colonel, de Maurice, de Jacques Bourdeau.

— Nous ne vous dérangeons pas, surtout, dit Pierre, en se tournant vers son père.

— Mais pas du tout ; notre ami Converset nous communiquait justement les derniers documents dont il a pris connaissance.