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LA NOUVELLE ÉQUIPE

sieur Bournef, que vous n’êtes pas un étranger pour nous. Sans vous avoir vu, il y a déjà longtemps que nous vous connaissons…

Puis, avec un regard tendre à l’égard de son fils.

— Et que nous vous aimons aussi, puisque notre Jean vous aime.

Il n’en fallait pas plus à Pierre pour comprendre que la mère était, dans cette maison, la médiatrice entre le père et les enfants.

Jean reprit :

— Je ne te présente pas ma sœur, elle travaille. Tu la connaîtras dans un moment. Si tu le veux bien, nous allons passer chez moi, nous causerons un peu en attendant le goûter.

— Et moi, Monsieur Bournef, dit le père de Jean, je vais prendre congé de vous. Je suis très contrarié de ne pouvoir rester ici jusqu’au goûter, mais j’ai pris un rendez-vous auquel je ne peux absolument pas manquer.

— Je vous en prie, cher Monsieur, ne vous mettez pas en peine pour moi.

— D’ailleurs, croyez-moi, ma compagnie n’a rien d’agréable. Je suis un ours. Ma présence vous ferait prendre en grippe toute l’humanité.

— J’espère que vous exagérez, Monsieur, répondit Pierre, souriant, mais gêné.

Passant son bras sous celui de son ami, Jean l’entraîna. Au moment d’ouvrir la porte de sa chambre, il se tourna vers sa mère.

— Si tu veux bien, Maman, nous prendrons le thé chez moi, ce sera plus intime.

La mère sourit et fit un signe affirmatif.

— Allez dit-elle. C’est pour votre plaisir que vous êtes ici. Quand veux-tu que je prépare le thé ?

– Mais, dans une heure, Hélène aura terminé je pense, et sera libre de se joindre à nous.