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LA NOUVELLE ÉQUIPE

je veux qu’il connaisse ma pensée, et qu’il comprenne ma conduite.

Ce nouvel adieu fut déchirant. Henriette et Pierre, frappés par la mort de leur oncle, qui avait été pour eux un peu comme un second père, ne pouvaient habituer leur jeune pensée à cette séparation dont ils comprenaient mieux la gravité et la menace.

— Mes enfants, dit Maurice, je vous confie à votre mère. Aimez-la, et fiez-vous à ses conseils. Si je ne reviens pas, qu’elle soit votre guide le plus sûr, car voyez-vous, le cœur d’une mère comme elle contient plus de sagesse que tous les discours des faiseurs de systèmes. Elle vous dira, simplement, comment la guerre est un crime contre l’humanité, et en dépit de tous ceux qui la contrediront, croyez que c’est elle qui sera dans la vérité.

Puis, serrant dans la sienne la main de Jeanne, il ajouta :

— Pour toi, mon amie, je n’ai point d’ultime conseil à te donner. Je connais la grandeur de ton cœur et la force de ta pensée. Elles m’aideront à mourir, s’il le faut, et à vivre si je reviens.