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AVENTURES DU CAPITAINE HATTERAS

marins, et voguaient en pleine mer. Le champ avait subi un rude assaut de la part du vent ; une grêle de lames minces, de bavures et de poussière de glace était répandue sur les rochers environnants. Le peu qui restait de l’ice-field à l’arasement du rivage paraissait pourri ; sur les rocs, où déferlait le flot, s’allongeaient de larges algues marines et des touffes d’un varech décoloré.

L’Océan s’étendait au delà de la portée du regard, sans qu’aucune île, aucune terre nouvelle, vînt en limiter l’horizon.

La côte formait dans l’est et dans l’ouest deux caps qui allaient se perdre en pente douce au milieu des vagues ; la mer brisait à leur extrémité, et une légère écume s’envolait par nappes blanches sur les ailes du vent, le sol de la Nouvelle-Amérique venait ainsi mourir à l’Océan polaire, sans convulsions, tranquille et