Page:Verne - Voyages et aventures du capitaine Hatteras.djvu/351

Cette page a été validée par deux contributeurs.
341
LE DÉSERT DE GLACE

« Et voici la mine, ajouta-t-il.

— Mais, demanda Hatteras, ne nous ferons-nous pas sauter en même temps que les ours ?

— Non ! nous sommes suffisamment éloignés du théâtre de l’explosion ; d’ailleurs, notre maison est solide ; si elle se disjoint un peu, nous en serons quittes pour la refaire.

— Bien, répondit Altamont ; mais maintenant comment prétendez-vous opérer ?

— Voici, en halant cette corde, nous abattrons le pieu qui soutient la croûte de la glace au-dessus de la mine ; le cadavre du renard apparaîtra subitement hors du talus, et vous admettrez sans peine que des animaux affamés par un long jeûne n’hésiteront pas à se précipiter sur cette proie inattendue.

— D’accord.

— Eh bien, à ce moment, je mets le feu à la mine, et je fais sauter d’un seul coup les convives et le repas.

— Bien ! bien ! » s’écria Johnson, qui suivait l’entretien avec un vif intérêt.

Hatteras, ayant confiance absolue dans son ami, ne demandait aucune explication. Il attendait. Mais Altamont voulait savoir jusqu’au bout.

« Docteur, dit-il, comment calculerez-vous la durée de votre mèche avec une précision telle que l’explosion se fasse au moment opportun ?

— C’est bien simple, répondit le docteur, je ne calculerai rien.

— Vous avez donc une mèche de cent pieds de longueur ?

— Non.

— Vous ferez donc simplement une traînée de poudre ?