Page:Verne - Voyages et aventures du capitaine Hatteras.djvu/349

Cette page a été validée par deux contributeurs.
339
LE DÉSERT DE GLACE

— Ma chasse de ce matin, répondit modestement le docteur, et vous verrez que jamais renard n’aura été tué plus à propos.

— Mais enfin, quel est votre dessein ? demanda Altamont.

— J’ai la prétention, répondit le docteur, de faire sauter les ours tous ensemble avec cent livres de poudre. »

On regarda le docteur avec surprise.

« Mais la poudre ? lui demanda-t-on.

— Elle est au magasin.

— Et le magasin ?

— Ce boyau y conduit. Ce n’est pas sans motif que j’ai creusé une galerie de dix toises de longueur ; j’aurais pu attaquer le parapet plus près de la maison, mais j’avais mon idée.

— Enfin, cette mine, où prétendez-vous l’établir ? demanda l’Américain.

À la face même de notre talus, c’est-à-dire au point le plus éloigné de la maison, de la poudrière et des magasins.

— Mais comment y attirer les ours tous à la fois ?

— Je m’en charge, répondit le docteur ; assez parlé, agissons. Nous avons cent pieds de galerie à creuser pendant la nuit ; c’est un travail fatigant ; mais à cinq, nous nous en tirerons en nous relayant. Bell va commencer, et pendant ce temps nous prendrons quelque repos.

— Parbleu ! s’écria Johnson plus j’y pense, plus je trouve le moyen de M. Clawbonny excellent.

— Il est sûr, répondit le docteur.