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Bref, on célébrait le mariage de James Playfair, de la maison Vincent Playfair et Co., de Glasgow, avec miss Jenny Halliburtt, de Boston.

La cérémonie fut accomplie avec une grande pompe. Chacun connaissait l’histoire du Delphin, et chacun trouvait justement récompensé le dévouement du jeune capitaine. Lui seul se disait payé au-delà de son mérite.

Le soir, grande fête chez l’oncle Vincent, grand repas, grand bal et grande distribution de shillings à la foule réunie dans Gordon-street. Pendant ce mémorable festin, Crockston, tout en se maintenant dans de justes limites, fit des prodiges de voracité.

Chacun était heureux de ce mariage, les uns de leur propre bonheur, les autres de celui des autres, — ce qui n’arrive pas toujours dans les cérémonies de ce genre.

Le soir, quand la foule des invités se fut retirée, James Playfair alla embrasser son oncle sur les deux joues.

« Eh bien, oncle Vincent ? lui dit-il.

— Eh bien, neveu James ?

— Êtes-vous content de la charmante cargaison que j’ai rapportée à bord du Delphin ? reprit le capitaine Playfair en montrant sa vaillante jeune femme.

— Je le crois bien ! répondit le digne négociant. J’ai vendu mes cotons à trois cent soixante-quinze pour cent de bénéfice ! »