Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Évelina.

Vous hésitez ?

Frontignac.

Pas le moins du monde, je refuse.

Évelina.

Ah ! Stanislas ! vous ne m’aimez pas ! vous ne m’avez jamais aimée !

Frontignac, très-dramatique.

Ah ! Évelina, quel mot venez-vous de dire ? Vous ne craignez donc pas de percer ce cœur qui est à vous ? (À part) J’étais mieux dans mon rôle, tout à l’heure. (Haut, avec éclat.) Je ne vous aime pas ! Je ne l’aime pas !

Évelina.

Ah ! c’est déjà mieux !…

Frontignac.

Où trouverai-je d’aussi jolis yeux, une taille aussi charmante, une main aussi blanche ?…

Évelina.

Ah ! ingrat ! Quand vous voulez…

Frontignac, à part.

Faut-il ? (Il regarde autour de lui.) Personne ! Bah ! C’est une réponse à tout et cela coûte si peu ! (Haut.) Des épaules qui appellent les baisers. (Il se penche sur son épaule et l’embrasse.)