Page:Verne - Un neveu d’Amérique, ou Les deux Frontignac, 1873.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

très-bien, mais croyez-vous que ça m’amuse, moi ? Il faut être philosophe, mon cher monsieur ; vous aurez dépensé quelques billets de cent francs, on vous aura bousculé, insulté, vilipendé, on aura fait la cour à votre femme ; quant à nous, nous aurons passé la nuit à batailler ou à perdre notre argent à la bouillotte. Eh ! pardieu, pourquoi nous plaindre ? Il vous était aussi facile de ne pas nous inviter qu’à nous de ne pas répondre à votre invitation.

Roquamor.

Serviteur ! mais si l’on m’y reprend… (Il remonte.)

Premier invité.

Ah ! monsieur, c’est encore vous ?… D’honneur, on ne sait plus qui on reçoit.

Deuxième invité.

C’est indécent !

Roquamor.

Dire que je suis obligé de passer par les corridors pour rentrer chez moi. (Il sort par une petite porte à gauche.)

Premier invité.

Il ne se gêne pas, ce monsieur.

Deuxième invité.

C’est quelque domestique d’occasion.



Scène II

MARCANDIER, IMBERT, INVITÉS,
CARBONNEL et MADELEINE, entrant par la droite.
— Ils se donnent le bras.
Carbonnel.

Nous arrivons un peu tard, mais j’espère, ma chère nièce,