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deuxième perquisition.

Dimitri Nicolef en furent atterrés. L’affaire allait entrer dans une seconde phase, ou plutôt revenir à la première. Quelles terribles épreuves menaçaient encore cette famille qui s’en croyait délivrée !

Quant aux partisans des Johausen, ils triomphèrent bruyamment. Pour eux, l’arrestation de Dimitri Nicolef serait ordonnée sans retard, et il ne pourrait échapper, devant le jury, à la peine que méritait cet épouvantable crime.

Wladimir Yanof fut mis au courant de cet incident par le docteur Hamine. Tous deux résolurent de n’en rien dire à Nicolef. Celui-ci n’apprendrait que trop tôt quelles nouvelles charges s’élevaient contre lui.

Wladimir aurait bien voulu empêcher ces bruits de parvenir jusqu’à sa fiancée… Ce fut impossible, et, le jour même, il la vit abîmée dans sa douleur.

« Mon père est innocent !… Mon père est innocent !…répétait-elle sans pouvoir dire autre chose.

— Oui, chère Ilka, il l’est, et nous découvrirons le coupable et nous confondrons tous ceux qui l’accusent !… En vérité, je me demande s’il n’y a pas là quelque infâme machination dans le but de perdre le meilleur et le plus honnête des hommes. »

Et, en vérité, ce cœur généreux en était à raisonner ainsi. Il ne savait que trop jusqu’où peut aller la vengeance politique. Pourtant, quelle apparence qu’une telle infamie eût été combinée et que de telles combinaisons eussent jamais chance de réussir ?…

Ce qui devait arriver arriva.

Dans l’après-midi, Dimitri Nicolef fut mandé au cabinet du juge d’instruction. Il descendit aussitôt dans la salle, où Wladimir et Ilka le mirent au courant de ce qui se passait.

« Encore cette affaire ! dit-il en haussant les épaules. Elle ne finira donc jamais ?…