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interrogatoire.

— Et pour en revenir ?…

— J’étais en télègue.

— Où avez-vous trouvé cette télègue ?…

À cinquante verstes d’ici, sur la route de Riga.

— Ainsi c’est bien le 13, au lever du jour, que vous êtes parti ?…

— Oui, monsieur, à six heures.

— Étiez-vous seul dans la malle-poste ?…

— Non… avec un autre voyageur.

— Le connaissiez-vous ?…

— Aucunement.

— Mais vous n’avez pas tardé à savoir que c’était Poch, le garçon de banque de la maison Johausen frères ?…

— En effet, car ce garçon, assez bavard, n’a cessé de s’entretenir avec le conducteur.

— Il causait de ses affaires personnelles ?…

— Uniquement.

— Et que disait-il ?…

— Qu’il allait à Revel pour le compte de MM. Johausen.

— Ne paraissait-il pas très impatient d’être revenu à Riga… où il devait se marier ?…

— Oui, monsieur… autant qu’il m’en souvient, car je ne prêtais qu’une très médiocre attention à cet entretien sans intérêt pour moi.

— Sans intérêt ? dit alors le major Verder.

— Sans doute, monsieur, répondit M. Nicolef, en jetant un regard étonné au major. Et pourquoi me serais-je intéressé à ce que disait ce garçon ?…

— C’est peut-être ce que l’enquête à la prétention d’établir », répliqua M. Kerstorf.

À cette réponse, le professeur fit le geste d’un homme qui n’a pas l’air de comprendre.