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descente de police.

retourner à Pernau, afin de prévenir la police qui a envoyé deux agents.

— Et Broks n’est pas revenu ?…

— Non, mais il doit revenir ce matin, parce qu’il s’attend à être interrogé.

— C’est bien, répondit M. Kerstorf, vous pouvez vous retirer, mais ne quittez pas l’auberge et restez à notre disposition…

— J’y resterai. »

Au début de son interrogatoire, Kroff avait donné ses nom, prénoms, âge et qualités, dont le greffier avait pris note, et il était probable qu’il y aurait lieu de le mander au cours de l’instruction.

Sur ces entrefaites, le magistrat fut prévenu que le conducteur Broks venait d’arriver à la Croix-Rompue. C’était le second témoin, et sa déposition devait être aussi importante que celle de Kroff, avec laquelle elle coïnciderait sans doute.

On fit entrer Brocks dans la salle.

Sur l’invitation du juge, il déclina ses nom, prénoms, âge et profession.

Mis en demeure de déposer, relativement aux voyageurs qu’il avait pris à Riga, à l’accident de la malle, à la résolution de Poch et de son compagnon de voyage de passer la nuit au kabak de la Croix-Rompue, il n’omit aucun détail.

De plus sa déposition confirma celle du cabaretier en ce qui concernait la découverte du crime, l’obligation où ils s’étaient trouvés d’enfoncer la porte de la chambre puisque Poch ne répondait pas à leur appel.

Mais il insista sur ce point qui méritait d’être relevé, c’est que, pendant le trajet de la malle, le garçon de banque avait peut-être parlé un peu imprudemment de ce qu’il allait faire à Revel, c’est-à-dire verser une somme considérable pour le compte de la maison Johausen.

« Il est certain, ajouta-t-il, que l’autre voyageur et les divers