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seconde patrie.

aplanir le sol et détruire les herbes. Aussi, traîné par les deux robustes buffles, le véhicule avançait-il d’un bon train sans trop de peine.

La distance jusqu’à Zuckertop, qui était d’environ trois lieues, fut franchie en quatre heures.

M. Zermatt, M. Wolston et Jack arrivèrent donc à l’habitation pour le déjeuner. Après avoir mangé de grand appétit, ils se mirent aussitôt à l’ouvrage.

Il fallut d’abord relever plusieurs piquets de l’enclos dans lequel les porcs avaient passé la saison pluvieuse. Cet enclos avait été envahi par d’autres congénères de l’espèce porcine, ces tajams ou cochons musqués, déjà signalés à Zuckertop, et qui vivaient en parfaite amitié avec les autres. On se garda bien de les chasser, et pour cause. M. Zermatt savait par expérience qu’il y avait parti à tirer de la chair de ces quadrupèdes, à la condition d’enlever la poche odoriférante placée sur leur dos.

Les plantations de ce domaine, grâce à son éloignement de la mer, furent trouvées en bon état. On ne put que constater le bon état des goyaviers, des bananiers, des palmiers à choux, et principalement de ces ravendsaras, au tronc épais, à la tête pyramidale, dont l’écorce unit le goût de la cannelle à celui du girofle.

À l’époque où M. Zermatt et ses fils l’avaient visité, cet emplacement ne formait qu’un marais, qui fut alors nommé le Marais des cannes à sucre, et ils y étaient arrivés dès les premiers