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seconde patrie.

rayon de vue se bornait à quelques toises du côté de la mer. Tous quatre durent rentrer presque aussitôt sans avoir rien aperçu à la surface de la baie du Salut.

« Et d’ailleurs, que pourrions-nous faire pour ce bâtiment ?… demanda Jack.

– Rien, répondit M. Zermatt.

– Prions pour les malheureux qui sont en péril, dit Mme  Wolston, et que le Tout-Puissant les protège!»

Les trois femmes s’agenouillèrent près de la fenêtre, et les hommes demeurèrent courbés près d’elles.

Comme aucune autre décharge d’artillerie ne se fit entendre, il fallut en conclure ou que le navire s’était perdu corps et biens, ou qu’il avait passé au large de l’île.

Personne, cette nuit-là, ne quitta la grande salle, et, dès que le jour reparut, l’orage ayant cessé, tous se précipitèrent hors de l’enclos de Felsenheim.

Il n’y avait aucune voile en vue, ni dans la baie du Salut, ni dans le bras de mer compris entre le cap de l’Espoir-Trompé et le cap de l’Est.

On n’apercevait rien non plus d’un navire qui se fût fracassé contre l’écueil du Landlord, à trois lieues de là.

« Allons à l’îlot du Requin… dit Jack.

– Tu as raison, répondit M. Zermatt. Du haut de la batterie, nos regards porteront plus loin…

– D’ailleurs, ajouta Jack, c’est ou jamais le