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seconde patrie.

se laissaient entrevoir dans un très prochain avenir !

M. Zermatt manœuvrait de manière à utiliser le vent qui tendait à calmir, à mesure que l’Élisabeth s’éloignait de la terre. M. Wolston, Ernest et Jack se tenaient aux écoutes, afin de les raidir ou de les mollir suivant le besoin. Il eût été dommage de se voir encalminé avant d’être à la hauteur du cap de l’Est, où la pinasse recevrait la brise du large.

Aussi M. Wolston de dire :

« Je crains que le vent refuse, et voici que nos voiles se dégonflent…

– En effet, répondit M. Zermatt, le vent faiblit, mais, puisqu’il vient de l’arrière, mettons la misaine d’un bord, la brigantine de l’autre !… Nous y gagnerons sans doute un peu de vitesse…

– Et dire qu’il ne faudrait pas plus d’une demi-heure pour doubler la pointe… fit observer Ernest.

– Si la brise tombe tout à fait, proposa Jack, il n’y a qu’à garnir les avirons, puis « nager » jusqu’au cap. Lorsque nous serons quatre à le faire, M. Wolston, mon père, Ernest et moi, la pinasse ne restera pas stationnaire, j’imagine…

– Et qui tiendra le gouvernail, quand vous serez tous aux avirons ?… demanda Mme  Zermatt.

– Toi… mère… ou Mme  Wolston… ou même Annah, répliqua Jack. Eh ! pourquoi pas Annah ?… Je suis sûr qu’elle ne serait pas embar-