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que la famille Wolston ne ménageât pas ses peines. Cette saison des récoltes était toujours très chargée. Que de travaux nécessitaient l’entretien des champs de maïs et de manioc et de la rizière au delà du marais voisin de la baie des Flamants, la cueillette des arbres fruitiers d’essence européenne et d’essence indigène, tels les bananiers, les goyaviers, les cacaoyers, les cannelliers et autres, l’extraction et la manipulation du sagou, enfin la moisson des céréales, blé, riz, sarrasin, seigle, orge, la coupe des cannes à sucre si abondantes sur les terrains de la métairie de Zuckertop. C’était là grosse besogne pour quatre hommes, que les trois femmes pourtant aidaient avec courage. Et ce serait à recommencer dans quelques mois, ce sol étant d’une telle puissance végétative, que deux récoltes annuelles ne risquaient pas de l’épuiser.

D’autre part, il importait que Mme Zermatt, Mme Wolston et Annah n’abandonnassent pas complètement leurs occupations d’intérieur, raccommodage, lavage, préparation des repas, tout ce qui constitue le ménage. Et, pour cette raison, le plus souvent, tandis que M. Wolston, M. Zermatt et ses deux fils allaient travailler au dehors, elles restaient à Felsenheim.

Si fertile que fût ce sol de la Terre-Promise, il se pouvait cependant que le rendement fût compromis par un excès de sécheresse durant l’été. Ce qui manquait, c’était un système d’irrigation convenablement disposé à la surface de