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sans dessus dessous.

Et pourtant !…

Aussi, J.-T. Maston, en proie à une violente exaltation, déclara-t-il qu’il voulait quitter sa retraite. Mrs Evangélina Scorbitt essaya vainement de l’en empêcher. Non qu’elle eût à craindre pour sa vie désormais, puisque le danger avait pris fin. Mais les plaisanteries qui seraient adressées au malencontreux calculateur, les quolibets qu’on ne lui épargnerait guère, les lazzi qui pleuvraient sur son œuvre, elle eût voulu les lui épargner !

Et, chose plus grave, quel accueil lui feraient ses collègues du Gun-Club ? Ne s’en prendraient-ils pas à leur secrétaire d’un insuccès qui les couvrait de ridicule ? N’était- ce pas à lui, l’auteur des calculs, que remontait l’entière responsabilité de cet échec ?

J.-T. Maston ne voulut rien entendre. Il résista aux supplications comme aux larmes de Mrs Evangélina Scorbitt. Il sortit de la maison où il se tenait caché. Il parut dans les rues de Baltimore. Il fut reconnu, et ceux qu’il avait menacés dans leur fortune et leur existence, donc il avait perpétué les transes par l’obstination de son mutisme, se vengèrent en le bafouant, en le daubant de mille manières.

Il fallait entendre ces gamins d’Amérique,