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sans dessus dessous.

d’eau de la montagne. Ensuite, les trous percés par les forets des perforatrices furent chargés de méli-mélonite. Et il ne fallait pas moins que ce violent explosif pour faire éclater la roche, car c’était une sorte de syénite extrêmement dure, formée de feldspath orthose et d’amphibole hornblende. Circonstance favorable, au surplus, puisque cette roche aurait à résister à l’effroyable pression développée par l’expansion des gaz. Mais la hauteur et l’épaisseur de la chaîne du Kilimandjaro suffisaient à rassurer contre tout lézardement ou craquement extérieur.

Bref, les milliers de travailleurs, conduits par les dix contremaîtres, sous la haute direction du président Barbicane, s’appliquèrent avec tant de zèle, avec tant d’intelligence, que l’œuvre fut menée à bonne fin en moins de six mois.

La galerie mesurait vingt-sept mètres de diamètre sur six cents mètres de profondeur. Comme il importait que le projectile pût glisser sur une paroi parfaitement lisse, sans rien laisser perdre des gaz de la déflagration, l’intérieur en fut blindé avec un étui de fonte parfaitement alésé.