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sans dessus dessous.

Deux semaines après l’arrivée du président Barbicane et de son collègue au Wamasai, trois vastes chantiers étaient établis à la base méridionale du Kilimandjaro, l’un pour la fonderie du canon, le second pour la fonderie du projectile, le troisième pour la fabrication de la méli-mélonite.

Et d’abord, comment le président Barbicane avait-il résolu ce problème de fondre un canon de dimensions aussi colossales ? On va le voir, et l’on comprendra, en même temps, que la dernière chance de salut, tirée de la difficulté d’établir un pareil engin, échappait aux habitants des deux Mondes.

En effet, fondre un canon égalant un million de fois en volume le canon de vingt-sept, c’eût été un travail au-dessus des forces humaines. On a déjà de sérieuses difficultés pour fabriquer les pièces de quarante-deux centimètres qui lancent des projectiles de sept cent quatre-vingts kilos avec deux cent soixante-quatorze kilogrammes de poudre. Aussi Barbicane et Nicholl n’y avaient-ils point songé. Ce n’était pas un canon, pas même un mortier, qu’ils prétendaient faire, mais tout simplement une galerie percée dans le massif